Douce France, cher pays de nos péripéties

« C’est quand même bien Marseille, je me suis rendue compte qu’il y a plein de coins que je ne connaissais pas. Finalement, au lieu d’aller chercher plus loin, je peux visiter la France. » « Et l’Aubrac ? Tu connais l’Aubrac ? Tu sais, c’est un peu désertique, et il y a des fleurs, plein de fleurs différentes » Ainsi la discussion s’étiole. Nous qui avions rêvé plus jeunes de voyages éloignés, de contrées inconnues, avons – à l’aune de la crise sanitaire – découpé la carte du monde au format poche, ramené notre attention à quelques kilomètres de là. Ecrivons de nouvelles feuilles de routes avec la volonté de trouver les trésors à portée de pas, de rails, ou de pneus. Comment voyage t’on en France ? Voici quelques idées.

Idée n°1 : s’écouter et définir son objectif à la française

Le rythme de votre année définira votre envie de week-end et d’escapades… L’offre en France est incroyablement riche, alors choisissons ce qui nous ressourcera le plus. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix : 100% farniente, excursions sportives ou parcours culturels… Définissez la région qui correspondra à vos envies… La région, ou pourquoi pas l’époque ? Fan du 15ème siècle ? Vous explorerez les châteaux de la Loire… Vous rêvez de savoir enfin estimer un vin à sa robe ou de tout comprendre de l’élaboration des grands crus ? Cap sur la Bourgogne et le Bordelais… Vous avez tout simplement envie d’un bel endroit à la campagne ? La plateforme Wegogreenr propose des maisons d’hôtes éco-responsables à travers la France. Vous n’avez pas d’idées ? Passez au rayon « voyages » de votre librairie. Suivez la route des plus beaux villages de France. Choisissez une ville au hasard sur la carte.

Côte des légendes, Bretagne

Idée n°2 : voyager léger

Les randonneurs au long cours le savent : le sac à dos doit peser le moins possible. Et ils ne sont pas rares à s’être délestés d’une partie de leurs affaires, données ou renvoyées par la Poste. De quoi avons-nous vraiment besoin ? Avant tout de déconnecter, de se ressourcer. Les objets de notre quotidien nous ramèneront à ce dernier, laissons les à la maison ! Une seule règle : emporter avec soi le nécessaire, de manière à ne pas avoir à racheter quoique ce soit en double. Fondamentalement, quelques habits, quelques livres, une trousse de toilettes. Réduire le champ laissé au matériel c’est agrandir la place disponible pour le spirituel.

Idée n°3 : définir son moyen de transport

« Il suffit de mettre un pied devant l’autre et de recommencer » s’exclame un randonneur ramenant à l’évidence l’une des plus anciennes activités : la marche. Dont il existe toute une littérature célébrant les bienfaits (voir Henry David Thoreau et son Walking, David Le Breton et son Eloge de la Marche…) ; de nombreux sentiers balisés, les fameux « GR », ou encore ce podcast qui donnera quelques idées : Une histoire des chemins. Que les non-sportifs se rassurent, les corps s’adaptent vite à cette politique du pas (même si les premiers kilomètres ne sont pas forcément faciles). Il n’est pas bien sûr question de performance, mais de s’écouter. Conseil éclairé : aérez vos pieds (vous connaissez les sandales de randonnée ?) et embaumez-les de beurre de karité, meilleur remède anti-ampoule. En ville, fouler le bitume est aussi une merveilleuse manière de trouver des rues cachées, de sentir l’atmosphère, de tomber nez-à-nez avec des scènes curieuses ou insolites.

Entre deux pneus, pourquoi ne pas choisir le vélo plutôt que la voiture ? A ce titre, prenez soin de vos mollets et renseignez-vous bien sur le matériel.

Enfin, si les trains nous agacent parfois, les petites lignes interrégionales gardent un peu de charme. Au départ de Perpignan direction Collioure ou Portbou,  au départ de Marseille, direction Saint-Cyr-sur-Mer, au départ de Paris direction la Normandie et la si charmante Granville…

Idée n°4 : portable en boîte, souvenirs en tête

Nous connaissons tous le secret du repos : éloigner les écrans ! L’astuce, c’est de laisser le portable dans une boîte ou une pochette… Parons à toutes les excuses. Pour les images, embarquons un appareil photo numérique ou argentique (cliq claq kodak !) ; complétons des cahiers de souvenirs glanés : fleurs à faire sécher, tickets divers, dessins et récits. Prétextes aux activités ludiques et créatives, ces carnets « do it yourself » constituent un précieux témoignage.

Idée n°5 : s’intéresser aux territoires et à leurs richesses et à ceux qui les font

Regarder les paysages, mais aussi à de quoi ils sont faits, des champs de tournesols, de sorgho (une culture récente en France et nécessitant moins d’eau), de blé ou d’orge ; observer la forêt et la biodiversité, ressentir le pouls d’une ville ou si elle semble bien se porter. Cette expérience sensorielle questionne notre rapport à l’environnement. Espérons que celui qui voit de ses propres yeux les richesses de la nature et sa suffocation parfois s’engage pour la préserver. Ressentir, contempler, pour par la suite mieux prendre soin. Et du camembert normand à la croustade occitane, des poissons frais de la criée du jour à la flammekueche alsacienne, du Champagne à la truffade, de la salade ardennaise au cannelé, la France, pays de terroir et de gastronomie, c’est aussi une incroyable et infinies listes de savoir-faire alimentaire. Alors à table !

AubracCrédit Photo @pernilledeternay

Idée n°6 : partir sans laisser de traces

« Laisser cet endroit aussi propre que vous l’avez trouvé ». Parfois écrit noir sur blanc, cet adage est à intégrer quel que soit le lieu et la manière dont on voyage. Ne rien laisser derrière soi que le souvenir de notre compagnie respectueuse est une évidence. Comportons-nous ailleurs comme nous nous comporterions chez nous. Les mêmes règles de vie s’appliquent : du tri des poubelles au respect d’autrui. Et si le cœur nous en dit, nous pouvons marquer nos vacances d’un engagement citoyen en aidant à nettoyer une plage, en rapportant un souvenir 100% local et artisanal…

Idée n°7 : rencontrer ce mot : « serendipité » 

Connaissez-vous les trois princes de Serendip, dont l’histoire donna son nom à un bien curieux mot : sérendipité. Ce dernier désigne ce qui advient, une découverte, un fait, inattendu, imprévisible, et fructueux. C’est le positif qui arrive dès lors qu’on créé les possibilités de son émergence, mais dont on n’envisagera jamais les contours (la vie en quelque sorte ?). Suivre et se laisser toucher par l’imprévu est la promesse de vacances et week-end qui resteront dans les annales.

Calanques de Marseille – Crédit photo Crédit Photo @pernilledeternay