Ce que les fleurs nous apprennent #1 : Le coquelicot

Quand nous regardons les fleurs, nous voyons tou.te.s leur beauté, leur couleur, leurs formes délicates mais fortes à la fois, et leurs délicieux arômes. Les fleurs sont offertes en toute occasion et peuvent faire naître un sourire ou une larme sur un visage en un rien de temps. Les fleurs apportent la joie et semblent toujours représenter le caractère divin de la vie elle-même. En juin, nous découvrons et chérissons la générosité d’une fleur que beaucoup d’entre nous connaissent, que ce soit grâce au Magicien d’Oz ou à sa couleur rouge vif : le coquelicot, de la famille des Papavéracées.

Le coquelicot montre le bout de son nez lorsque le soleil est haut dans le ciel et que la météo devient estivale. Il est un symbole du Solstice d’été et de la grande chaleur qui va arriver avec l’allongement des jours et le raccourcissement de la nuit. Le coquelicot est une fleur pleine de sagesse, de mythe et d’émerveillement.

Il y a 4500 ans, on pouvait trouver des graines de pavot sur les marchés égyptiens. On dit que les graines apportent un sommeil réparateur et un repos pour l’esprit, le corps et l’âme. Pendant des milliers d’années, les graines ont également été transformées en sirop pour enrober la gorge et l’apaiser en cas de voix enrouée ou de perte de voix. Bien sûr, beaucoup d’entre nous ont déjà entendu parler des effets psychédéliques du coquelicot et c’est en fait vrai ; le jus des têtes de coquelicots (après la chute des pétales) peut être récolté et c’est là que l’on recueille l’opium. Cependant, tous les coquelicots n’ont pas cette propriété comme, par exemple, les coquelicots sauvages qui poussent dans les champs et qui ont un centre noirâtre.

Red Poppy par Georgia O’Keeffee, 1927

Les coquelicots pourpres et rouge vif sont vénérés en Perse et représentent l’amour. Dans les cultures japonaise et chinoise, il peut signifier un lien passionnel fort dans un couple. La couleur rouge elle-même représente le Muladhara, le chakra racine et le premier des sept chakras principaux. Il incarne les énergies de la Terre, le système reproductif, la connexion à notre être profond, la famille et la sécurité. Avec ce lien avec le premier chakra, le coquelicot représente aussi la grandeur de la vie et de la mort et le sommeil éternel dans lequel nous entrerons tous un jour ou l’autre. Cette mort est la paix ultime et la transcendance de la vie. Il n’est donc pas surprenant que les Grecs anciens aient associé le coquelicot à Morphée, la déesse du sommeil.

Le coquelicot peut nous apprendre à ralentir, à nous reposer, à prendre soin de notre forme physique, à nous rappeler que nous devons nous nourrir d’un sommeil profond pour pouvoir vivre pleinement. Le coquelicot nous rappelle que la vie et la mort vont de pair et que nous ne pouvons avoir l’une sans l’autre ; que la mort ne doit pas être crainte mais honorée comme faisant partie de notre existence divine, et qu’en fin de compte notre énergie est recyclée et renouvelée encore et encore.

Au fil du temps, le coquelicot a même inspiré certains artistes :

La chanson de la fée Coquelicot

Le blé vert est pousse,

L’alouette chante dans le ciel ;

Dans la soie écarlate qui brille,

Je suis là.

Le blé devient jaune,

Les gerbes mûrissent ;

J’entends le petit homme

Qui effraie les oiseaux voleurs.

Maintenant, la récolte est terminée,

Le champ de blé est nu ;

Mais rouge et splendide,

Je suis là.

Cicely Mary Barker

« Les grands événements de la vie nous laissent souvent indifférents ; ils s’effacent de notre conscience, et, lorsque nous y pensons, ils deviennent irréels. Les fleurs écarlates de la passion elles-mêmes semblent pousser dans la même prairie que les pavots de l’oubli. Nous rejetons le poids de leur souvenir, et nous avons des anodins contre elles. Nous déplorons le fardeau que représente leur souvenir, et nous avons contre elles des antidotes. Mais les petit détails, les détails sans importance, restent en nous. Dans quelque minuscule cellule d’ivoire, le cerveau conserve les plus délicates et les plus fugaces. »

Oscar Wilde

Sources :

  • Breverton’s Complete Herbal par Terry Breverton
  • H. Wilson, ‘Coquelicots pour le souvenir’ Magazine de l’Egypte Ancienne, Vol. 92, 2005