Beauty Interview avec Juliette Bosramier : « La Beauté est un échange, il y a ce que l’on reçoit et ce que l’on provoque. »

Juliette Bosramier est sophrologue et hypnothérapeute à Paris. Elle aide ses patients quotidiennement à atteindre leur objectif et à se libérer de leurs émotions. Dans cette interview elle partage avec nous sa vision de la Beauté et sa façon de l’apporter au monde grâce son métier.

Raconte-nous la dernière fois que la Beauté t’a fait du bien, t’a soignée ?   

Je trouve que la Beauté elle est là, dans cette forme de transparence avec soi même. Je pense qu’il y a vraiment des petits moments de Beauté, des petits détails qui font que votre journée est belle. Et puis, des grands moments mais qu’on vit peut-être un peu plus rarement, et heureusement, sinon on ne saurait pas vraiment définir ce qu’est un réel grand moment de Beauté.

Mon petit détail de Beauté c’était ce matin, avec ma fille, on était toutes les deux levées très tôt. Ce qui est magique, c’est que finalement un enfant est capable de vous prendre énormément d’énergie mais de vous en donner aussi beaucoup. On était toutes les deux, à la fenêtre de notre appartement. Puisqu’on habite au 6e étage, on a une vue très très dégagée sur toute la ville. Il y avait vraiment une lumière particulière, une lumière très jaune avec un dégradé beaucoup plus sombre qui tirait vers le gris. C’était vraiment jolie parce qu’on aurait dit comme un rayon de soleil qui éclairait juste une partie de cette ville, comme si il avait sélectionné cette partie-là, pour la mettre en lumière. C’était incroyable de voir ce jeu de lumière qui se déplaçait, qui arrivait progressivement jusqu’à nous, de tenir ce petit bout de chou, avec qui on a ce lien tellement fort, cet amour tellement démesuré, et de partager ensemble très tôt le matin quand la ville dort encore. Partager un moment hyper intime, avec un être que vous aimez autant, pour moi ce sont des petits moments qui font de grandes choses émotionnellement parlant et c’est un réel moment de Beauté.

Comment ajoutes-tu de la Beauté au monde ?  

Je trouve que c’est une belle question parce que finalement, je crois que c’est pour ça que j’ai choisi ce métier là. J’ai la sensation profonde que les personnes qui finissent les séances avec moi, en sortent grandies, et c’est une réelle satisfaction de s’investir autant dans ce qu’on fait, d’aimer autant ce qu’on fait, et qu’il y ait un retour si bénéfique pour les personnes qui profitent de ces séances. Pour moi, la Beauté est dans l’échange : ce qu’on donne à l’autre et ce qu’on reçoit de l’autre, cet échange intime, simple et pur, va permettre aux deux personnes de rayonner. C’est pour ça que les gens viennent me voir et que je les reçois, pour cet échange que je trouve beau.

Crois-tu que la Beauté nous sauvera ? Comment ?  

J’en suis persuadé ! Je dis souvent à mon mari qu’il faut se concentrer sur une belle chose par jour. Ça peut être une lumière, une couleur, une odeur, deux personnes qui parlent ensemble, une petite fille qui joue avec un chien… Des petites choses du quotidien qui, pour beaucoup de personnes stressées et tournées sur elles-mêmes, ne seraient pas grand chose, mais finalement si on arrive à capter ce genre de petits détails du quotidien et qu’on s’en imprègne, ça provoque un certain enrichissement.

Je crois que la Beauté peut nous sauver. Il s’agit vraiment d’en prendre conscience, ne pas croire qu’elle est complètement absolue, c’est la Beauté du détail, de la perception que l’on a de ces petits détails. Je suis persuadée qu’on peut changer le monde si tout le monde a une petite intention particulière pour la Beauté. Chacun a une notion différente de ce qu’est la Beauté et chacun, en donnant le meilleur de lui-même, peut amener cette Beauté au monde.

Si je te dis Beauté, tu penses à… ? 

J’ai un exemple qui me vient assez spontanément, parce que je le vis à peu près tous les jours au cabinet. Les gens qui viennent me voir sont souvent stressés, angoissés, très loin d’eux-mêmes, très loin de leurs sensations. Lors de la première séance, je leur propose une visualisation de découverte, c’est à dire, de s’asseoir sur le fauteuil et de commencer à rentrer dans un état de conscience modifiée. En revenant vers un état de conscience éveillée, c’est à dire, cette phase de transition où il remonte à la surface et qu’ils redeviennent conscients de tout ce qu’il y avait autour d’eux, c’est un peu comme si ils avaient fait un long voyage d’introspection. Ils me disent être étonnés d’avoir pu lâcher prise, d’eux-mêmes, et c’est incroyable, en une fraction de seconde, de voir qu’il y a déjà quelque chose qui s’est transformé en eux. C’est vraiment magique à contempler.

Qu’est-ce qui t’a émerveillé pour la première fois enfant ? T’en souviens-tu ? 

Je devais avoir, peut-être sept ou huit ans, et il pleuvait des cordes dehors, c’était vraiment le déluge. On était en famille, à la maison, et ma mère m’a dit assez spontanément « Mets ton manteau, on sort ! ». Je crois que je n’ai même pas eu le temps de mettre mon manteau que l’on est sorties toutes les deux. On s’est mises devant la fenêtre, en bas de l’immeuble, et on faisait des grands gestes pour que mon frère et mon père nous voient. On se prenait des trombes et des trombes d’eau, on était trempées jusqu’à la moelle et on dansait sous la pluie, c’était un moment magique parce que on affrontait les éléments. C’est un temps où, normalement, on ne doit pas être dehors, on doit avoir les vêtements appropriés et là ce n’était absolument pas le cas, donc il y avait un réel décalage entre ce que nous imposait le climat et nous, telles des petites souris, complètement vulnérables faces aux éléments déchaînés. J’ai trouvé ça très beau, d’aller à l’encontre de ce cadre qu’on nous impose et et de vivre pleinement, émotionnellement les choses. Ça a été pour moi un instant assez magique et j’en garde un souvenir assez ému.

Où va se cacher le Beau ? Le beau est-il dans l’ordinaire ? 

J’ai la sensation qu’il y a plusieurs sortes de Beauté. Il y a évidemment le beau du quotidien, de ce qui nous entoure, de ce que la nature a à nous offrir, de ce que l’échange a à nous offrir, de ce que la relation à l’autre, de ce que l’art, de ce que la musique, de ce que tout notre quotidien peut nous apporter, et puis il y a aussi ce que l’on veut faire du beau. On peut avoir envie dans une vie, de marquer certains épisodes, de faire de grands moments beauté en réunissant les personnes qu’on aime, en s’engageant dans une cause. Il y a ce que l’on reçoit et ce que l’on provoque. Ce que l’on reçoit c’est les petits détails de beauté du quotidien, ce que l’on provoque ça peut être de grands moments de Beauté parce que finalement, la Beauté est un échange.

Ton mantra, ta philosophie de vie pour te sentir belle et épanouie, c’est quoi ?  

Je dirais que c’est cette phrase qui me vient assez souvent : « Essayer d’être la meilleure version de soi-même ». C’est un exercice quotidien de longue haleine mais qui nous amène à, finalement, ne pas avoir de regrets. Il n’y a rien de plus terrible que d’avoir des regrets de ne pas avoir fait certaines choses qu’on avait envie de faire et, quand on est la meilleure version de soi-même, on donne tous les jours ce qu’on a de meilleur en soi, c’est ça la Beauté.

Qu’est-ce qui t’inspire le sentiment de Beauté, pourrais-tu le décrire ?  

Ce que j’aime par dessus tout, c’est les gens qui montrent ce qu’ils ressentent. Je trouve que l’émotion est une Beauté incroyable parce que c’est un trésor que beaucoup essayent d’enfouir au plus profond d’eux-mêmes, de manière à ne plus forcément ressentir quoi que ce soit, de peur de paraître pour quelqu’un de fragile. Au contraire, la personne qui va être complètement en accord avec ce qu’elle ressent et qui va permettre au corps de manifester cette émotion, comme par exemple, pleurer quand on voit de la Beauté, c’est être en harmonie avec ce qu’on ressent. Je trouve que la Beauté elle est dans cette forme de transparence avec soi-même, cette forme de de total incontrôle. C’est une manière de montrer finalement qui on est.